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Les villes de France ou la taxe foncière augmente en 2024

La taxe foncière, cet impôt local incontournable pour les propriétaires, continue de susciter des tensions en 2024. Les augmentations observées cette année dans de nombreuses communes ont de quoi faire grincer des dents, surtout dans les grandes villes. Alors que les collectivités cherchent à compenser la suppression progressive de la taxe d’habitation, cette hausse frappe de plein fouet les contribuables. En effet, pour la première fois, le taux moyen de taxe foncière en France a franchi la barre des 40 %. Cette tendance lourde, observée depuis une dizaine d’années, s’est accentuée cette année avec des hausses parfois spectaculaires, alourdissant la charge fiscale des propriétaires. Un rapport récent de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) met en lumière les villes où ces augmentations sont les plus significatives.

Paris, autrefois épargnée, subit une flambée fiscale

La capitale, longtemps épargnée par les hausses importantes de taxe foncière, figure désormais en tête des villes les plus touchées. En 2024, Paris a vu sa taxe foncière bondir de manière historique, avec une augmentation de plus de 70 % en seulement cinq ans. Cette flambée est d’autant plus surprenante que les loyers sont strictement encadrés dans la ville, un dispositif qui devrait en principe limiter la hausse des taxes. Les propriétaires parisiens peinent à comprendre cette envolée, d’autant plus que la progression sur dix ans atteint près de 83 %, faisant de Paris l’une des villes où cette taxe a le plus augmenté en France. Pendant ce temps, d’autres villes franciliennes comme Neuilly-sur-Seine, Boulogne-Billancourt et Puteaux continuent d’afficher des taux bien plus bas, restant des exceptions dans le paysage national.

Proposition d’une taxe universelle : la taxe de l’usager

Pour répondre à cette situation, l’UNPI a relancé l’idée d’une profonde réforme du système fiscal local. L’organisation plaide pour la mise en place d’une nouvelle taxe, la « taxe de l’usager », qui remplacerait la taxe foncière. Cette taxe, qui serait perçue à la fois sur les propriétaires et les locataires, viserait à répartir plus équitablement la charge des services publics locaux. Elle prendrait en compte les revenus des ménages et les travaux de rénovation énergétique des logements, offrant ainsi un système plus adapté aux réalités actuelles.

Les principales demandes de l’UNPI incluent également la possibilité pour les propriétaires de répercuter une partie de la taxe foncière sur les locataires, estimant que ces derniers bénéficient, comme les propriétaires occupants, des services publics locaux financés par cet impôt. En parallèle, des dégrèvements de taxe foncière sont également proposés pour les propriétaires qui investissent dans des travaux d’amélioration énergétique. Aujourd’hui, seule une poignée de villes, dont Nantes, Chambéry et Paris, appliquent déjà des réductions dans ce cadre.

Les propositions de l’UNPI pour réformer la fiscalité locale :

  • La création d’une taxe de l’usager, partagée entre locataires et propriétaires
  • La répercussion partielle de la taxe foncière sur les locataires
  • Un dégrèvement pour les propriétaires réalisant des travaux de rénovation énergétique

Augmentations marquantes en 2024

Les écarts de taxe foncière entre les villes françaises sont frappants. Certaines villes ont vu des hausses exceptionnelles cette année, illustrant la diversité des politiques fiscales locales. Voici un tableau récapitulatif des augmentations les plus significatives :

Ville Taux de taxe foncière 2023 Augmentation en 2024 (%)
Paris 13,50% +71,6%
Grenoble 67,93% +42,5%
Strasbourg 56,12% +31,7%
Amiens 55,87% +26,9%
Nice 49,80% +21,7%

Dans les grandes villes comme Grenoble ou Strasbourg, les hausses sont tout aussi notables. Grenoble, en particulier, affiche un taux cumulé de 67,93 %, le plus élevé de France. Nice, quant à elle, fait figure d’exception : après avoir connu une baisse de sa taxe foncière entre 2013 et 2018, la ville a rattrapé son retard en 2024 avec une hausse marquée de 21,7 %. Cette tendance ne fait que renforcer les inquiétudes des propriétaires, déjà confrontés à des charges en augmentation constante.

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