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En 2024, la taxe foncière a marqué un tournant décisif pour de nombreux propriétaires en France. Cet impôt, souvent perçu comme un fardeau, a atteint des niveaux historiques dans certaines villes, mettant en lumière des disparités importantes. Alors que les propriétaires devaient s’acquitter de leur taxe avant mi-octobre pour ceux qui choisissent le paiement physique, ou jusqu’au 20 octobre via internet, la tension a été palpable. Cette année, le taux moyen de la taxe foncière a franchi un seuil symbolique, dépassant 40 % pour la première fois, avec une moyenne de 40,36 % à l’échelle nationale, selon l’Observatoire national des taxes foncières de l’UNPI (Union nationale des propriétaires immobiliers). Cela représente plus de deux loyers mensuels pour les propriétaires concernés, une charge qui s’alourdit année après année. Nous déterminons dans cet article les villes où la taxe foncière a le plus augmenté et les projets envisagés concernant la fiscalité.
Une taxe en augmentation
Au cours des dix dernières années, la taxe foncière a connu une augmentation significative, avec une hausse de 32,9 % entre 2013 et 2023.
Cette progression dépasse de loin l’inflation, qui s’élève à 19 % sur la même période, et est près de quatre fois supérieure à la hausse des loyers (+7,7 %). Cette dynamique ne cesse d’inquiéter les propriétaires, qui voient leur impôt foncier s’envoler bien plus vite que le coût de la vie.
Les grandes villes sont particulièrement touchées par cette augmentation et parmi les 50 agglomérations les plus peuplées de France, le taux de la taxe foncière atteint en moyenne 44,7 %, soit 4 points de plus que la moyenne nationale. Ces chiffres révèlent l’ampleur de la pression fiscale qui pèse sur les propriétaires urbains, particulièrement dans les métropoles.
La ville de Mulhouse baisse sa taxe foncière de 36% à tous les propriétaires qui réalisent des travaux de rénovation énergétiques comme l’isolation thermique ou encore le remplacement du système de chauffage.
Paris : la capitale en tête des augmentations
Paris, autrefois épargnée par les fortes hausses de la taxe foncière, subit aujourd’hui une augmentation spectaculaire. En 2024, la capitale a enregistré une hausse de 70 %, un bond qui choque les propriétaires parisiens, d’autant plus que les loyers y sont strictement encadrés. Sur les dix dernières années, la taxe foncière à Paris a grimpé de 83 %, un record en France.
À l’inverse, certaines villes d’Île-de-France comme Neuilly-sur-Seine continuent d’afficher des taux très bas avec en 2023 un taux de 13,70 %, le plus faible parmi les grandes villes françaises, suivie de Boulogne-Billancourt (15,74 %) et Puteaux (16,66 %).
Le tableau ci-dessous répertorie les villes ayant connu les plus fortes hausses de taxe foncière ces dernières années :
Ville | Augmentation sur 5 ans (en %) | Taux global 2023 (en %) |
---|---|---|
Paris | +71,6 | 44,7 |
Grenoble | +42,5 | 67,93 |
Strasbourg | +31,7 | 50,4 |
Amiens | +29,1 | 55,87 |
Vers une réforme de la fiscalité locale ?
L’UNPI, qui représente les intérêts des propriétaires, propose une réforme ambitieuse pour rééquilibrer la fiscalité locale.
Face à la suppression de la taxe d’habitation, cette organisation dénonce un déséquilibre croissant entre locataires et propriétaires et pour y remédier, elle propose la création d’une « taxe de l’usager », qui serait répartie entre les propriétaires et les locataires en fonction de leurs ressources et de la performance énergétique de leur logement.
Les propositions de l’UNPI incluent :
- Un dégrèvement de la taxe foncière pour les propriétaires ayant entrepris des travaux de rénovation énergétique
- Une modulation de la taxe en fonction des revenus des ménages
- La possibilité pour les bailleurs de répercuter une partie de la taxe foncière sur les locataires
Certaines villes, telles que Nantes, Chambéry et Paris, appliquent déjà des dégrèvements pour encourager les travaux de rénovation, mais ces initiatives restent limitées.
En parallèle, des villes comme Nice affichent des augmentations fulgurantes en 2024 (+21,7 %), après une baisse entre 2013 et 2018. Ce retour en force de la fiscalité montre bien que la pression sur les propriétaires ne cesse de croître.
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