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Plébiscité pour sa croissance rapide et son allure exotique, le bambou s’est imposé dans de nombreux jardins français. Son feuillage persistant et sa capacité à structurer l’espace en font une plante appréciée des amateurs de verdure. Pourtant, derrière ses nombreux atouts, il cache un problème de taille : ses rhizomes souterrains se propagent sans contrôle, dépassant parfois les limites des terrains et causant d’importants dégâts. Cette prolifération inquiète de plus en plus, au point que certaines municipalités envisagent d’interdire certaines variétés. Une mesure qui pourrait bientôt impacter les jardiniers et les paysagistes à travers tout le pays. Nous faisons un point complet sur la possible interdiction du bambou en France.
Une propagation incontrôlable qui transforme les jardins
Tous les bambous ne posent pas problème, mais ceux dits traçants, comme les Phyllostachys et les Pleioblastus, développent un système racinaire particulièrement envahissant.
Leurs rhizomes s’étendent sur plusieurs mètres sous terre, franchissant aisément les pelouses, les massifs et même les clôtures. Cette croissance fulgurante, difficile à maîtriser, peut transformer un simple massif en une invasion végétale incontrôlable.
Les conséquences de cette expansion sont souvent sous-estimées et certains propriétaires découvrent des pousses surgissant à plusieurs mètres de leur plantation initiale, parfois jusque chez leurs voisins.
Le phénomène est d’autant plus problématique qu’une simple coupe ne suffit pas à stopper leur progression. Tant que des fragments de rhizomes subsistent sous terre, de nouvelles pousses continuent d’apparaître.
Gaëtan Francart, spécialiste de l’éradication du bambou, explique l’ampleur du phénomène : « Dans 40 % des cas, nous intervenons quand il est déjà trop tard. » Selon lui, les racines des bambous traçants ont déjà causé des dégâts importants sur des terrasses, des fondations et même des piscines.
Le coût des interventions peut se chiffrer en plusieurs milliers d’euros, nécessitant des travaux de terrassement pour extraire la totalité des rhizomes.
Vers une interdiction des bambous traçants ?
Face aux nuisances engendrées, certaines collectivités envisagent de limiter, voire d’interdire, la plantation de bambous traçants. Cette régulation pourrait concerner les zones urbaines et rurales où ces végétaux ont déjà causé des dommages.
Les arguments en faveur d’une interdiction se multiplient :
- Les risques pour les infrastructures : les rhizomes s’infiltrent sous les routes, les murs et les canalisations
- Les litiges entre voisins : une plantation mal maîtrisée peut envahir les terrains adjacents
- Les coûts d’éradication : l’extraction complète d’un bambou envahissant nécessite souvent une intervention lourde
- Les conséquences écologiques : ces plantes appauvrissent le sol et nuisent à la biodiversité locale
Si aucune réglementation nationale n’est encore en place, plusieurs municipalités réfléchissent déjà à des restrictions locales. Certaines pépinières et professionnels du jardinage conseillent désormais aux jardiniers d’opter pour des alternatives plus faciles à maîtriser.
Sachez qu’un certain type de gazon pourrait être interdit en France également mais on parle ici de pelouse synthétique qui nuit à l’écosystème.
Comment planter du bambou sans risquer une invasion ?
Les amateurs de bambou ne sont pas pour autant condamnés à s’en priver totalement. Certaines variétés, comme les Fargesia, ne produisent pas de rhizomes traçants et restent sagement en touffe compacte.
Pour ceux qui tiennent à planter du bambou traçant, l’installation d’une barrière anti-rhizome est impérative. Cette protection, généralement en polyéthylène haute densité (PEHD), doit être enterrée à une profondeur d’au moins 70 cm et dépasser de 5 cm au-dessus du sol pour empêcher toute évasion racinaire.
Le tableau ci-dessous présente différentes options pour cultiver du bambou sans risque :
Type de bambou | Caractéristiques | Risque d’envahissement | Précautions à prendre |
---|---|---|---|
Bambou traçant (Phyllostachys, Pleioblastus) | Croissance rapide, rhizomes très étendus | Élevé | Barrière anti-rhizome, surveillance régulière |
Bambou cespiteux (Fargesia) | Port en touffe, croissance plus lente | Faible | Peut être planté librement |
Bambou en pot | Idéal pour terrasses et balcons | Négligeable | Nécessite un arrosage fréquent |
Choisir la bonne variété est indispensable pour éviter tout problème. Avec les débats en cours sur une possible interdiction des bambous traçants, les jardiniers pourraient bientôt devoir se tourner exclusivement vers des espèces non invasives.
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