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Vendre ses propres récoltes : c'est légal?

Votre potager déborde de fruits et légumes frais, soigneusement cultivés sous le soleil de l’été. Face à cette abondance, l’idée de partager ou de vendre ce surplus avec vos voisins vous a peut-être traversé l’esprit. Cette pratique, qui semble simple et naturelle, suscite pourtant des interrogations légitimes : est-il réellement permis de commercialiser les produits de son propre jardin ? Pour y voir plus clair, examinons ce que la législation française prévoit à cet égard.

Valoriser les fruits et légumes de votre potager

Les jardiniers amateurs sont souvent confrontés à un dilemme : que faire de la production excédentaire de leur potager ? Au-delà de la consommation familiale, nombreux sont ceux qui envisagent de vendre leurs légumes et fruits afin de rentabiliser leurs efforts tout en évitant le gaspillage.

Un stand improvisé devant la maison ou une annonce en ligne semblent des solutions évidentes mais avant de passer à l’acte, il est nécessaire de bien comprendre le cadre légal qui entoure cette activité.

Le commerce des produits du potager, bien qu’il puisse paraître anodin, est soumis à certaines règles précises et si vous souhaitez simplement partager votre production avec votre voisinage ou participer à des échanges locaux, la législation est plutôt souple.

Vendre sa propre production : ce que dit la loi

En France, la vente de fruits et légumes issus de son jardin est encadrée par des dispositions légales précises et les particuliers peuvent vendre leur surplus de production de manière occasionnelle sans avoir à accomplir de formalités spécifiques.

Si votre potager est adjacent à votre habitation et que sa surface ne dépasse pas 500 m², les revenus issus de la vente ne sont pas imposables. Dans ce cas précis, vous n’aurez donc pas besoin de déclarer aux impôts les ventes du potager.

Si la surface de votre potager dépasse les 500 m² ou s’il est situé à distance de votre résidence principale, les revenus générés sont alors considérés comme des revenus agricoles, soumis à imposition.
Pour les jardiniers souhaitant se lancer dans la vente régulière de leurs produits, il est indispensable de connaître les critères fiscaux et les obligations correspondantes.

Si votre potager respecte les critères de superficie, vous pouvez envisager de vendre vos tomates, courgettes ou pommes de terre sans vous soucier de l’impôt.
La manière de vendre ces produits est également encadrée :

  • il est indispensable d’obtenir une autorisation municipale avant d’installer un stand devant chez vous
  • les associations régissant les jardins ouvriers, relevant de la loi de 1901, interdisent toute forme de vente, privilégiant le troc et le don dans un esprit de partage communautaire

Vendre vos récoltes pour vivre

Si votre ambition dépasse la simple vente occasionnelle et que vous envisagez de faire de votre production un véritable revenu, il est nécessaire de vous inscrire sous le régime de la microentreprise.

Cette démarche vous permettra de vendre vos produits légalement, tout en étant soumis à une limite de chiffre d’affaires annuel fixé à 77 700 euros pour 2023.
En vous enregistrant en tant que microentrepreneur, vous devrez également respecter les obligations fiscales et sociales propres à ce statut.

Le tableau ci-dessous récapitule les différentes possibilités selon la situation de votre potager :

Situation du Potager Superficie Imposition Conditions de Vente
Accolé à la maison Moins de 500 m² Non imposable Vente occasionnelle autorisée sans formalité
Non accolé à la maison Moins de 500 m² Imposable Vente autorisée avec déclaration de revenus agricoles
Accolé ou non à la maison Plus de 500 m² Imposable Vente autorisée avec déclaration de revenus agricoles
Jardin ouvrier Non applicable Vente interdite Autorisation du troc ou don uniquement

Il est indispensable de rappeler que, quelle que soit la forme de vente envisagée, les produits doivent répondre aux normes sanitaires en vigueur pour garantir la sécurité des consommateurs.